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Faune et flore
Conséquence directe d'un environnement diversifié, le Cambodge regorge d'animaux de toutes sortes, certains très rares, quasi éteints dans d'autres pays. Paradis des chasseurs de fauves à l'époque coloniale, le pays khmer est maintenant celui des braconniers de tout poil.

Les amateurs d'oiseaux seront comblés : grues, aigrettes, éperviers, faucons, milans, aigles, vautours, paons, cailles, bécasses, hiboux, calaos... Et les eaux douces du Cambodge comptent parmi les plus poissonneuses du monde avec de nombreuses espèces endémiques. Insectes et reptiles ne manquent pas : cobras, pythons, varans, geckos et autres gentilles bébêtes à pattes. Si on ne les voit pas souvent dans la nature, il se peut qu'on les retrouve dans son assiette car, bien élevés, les Cambodgiens mangent de tout. Parmi les spécialités locales : brochettes de mygales, grillons fourrés aux cacahuètes, oisillons grillés et varans au plat...

Grands mammifères
En ce qui concerne les grands mammifères, voici ceux qui ont fait l'objet d'études par le Club Faune Conservation (22 rue Duban 75006 Paris, www.club-faune.com), dans le but d'assurer leur préservation.

Banteng. De répartition assez similaire à celle du gaur, sa densité est néanmoins plus élevée. C'est un animal rencontré assez souvent par les chasseurs indigènes qui en consomment la viande.

Buffle d'eau. Cet animal, domestiqué un peu partout en Asie, se raréfie à l'état sauvage. Les responsables des Eaux et Forêts de Ratanakiri n'en ont pas vu depuis plusieurs années. On trouve, principalement en saison sèche, des troupeaux domestiques qui divaguent librement (hors période de travaux des champs) assez loin des zones habitées et qui peuvent faire croire que l'on a affaire à des buffles sauvages.

Cervidés. On en rencontre trois espèces assez communes : en plaine, le cerf d'Eld, en forêt, le sambar et le muntjac. Toutes ces espèces sont chassées et l'on trouve de la viande de cerf fraîche ou séchée sur tous les marchés.

Éléphant d'Asie. Leur nombre était estimé à 2 000 individus sauvages en 1983, auxquels on ajoutait 582 individus en captivité en 1975 (environ 160 maintenant). La population totale d'éléphants d'Asie est approximativement de 45 000. Il existe trois grandes aires de répartition pour l'éléphant sauvage : les provinces de Ratanakiri, de Mondolkiri et le massif des Cardamomes. Le bombardement massif de la zone nord-est par l'US Air Force durant la guerre semble avoir été fatal à la plupart des troupeaux qui se trouvaient dans ces régions.

Gaur. Ce boeuf sauvage, quasi préhistorique, a une aire de répartition beaucoup plus large que celle du ko-prey. Il en est fait mention dans pratiquement toutes les zones marginales, avec toutefois une densité assez faible. On rencontre quelques trophées chez l'habitant, nulle part en abondance. Cet animal est classé vulnérable.

Ko-prey. Appartenant à la famille des bovidés, ce rarissime animal, découvert en 1937 au Cambodge, fait partie intégrante du patrimoine naturel local. Il a été désigné " animal national " par Norodom Sihanouk en 1963. Son aire de répartition est centrée sur le Cambodge, mais déborde légèrement sur le Viêt-Nam, le Laos et la Thaïlande. La population mondiale était estimée en 1985 à 300 individus, dont 200 au Cambodge. Le troupeau le plus important se trouvait historiquement dans la province de Preah Vihear, à l'extrême nord du pays, sous la frontière thaïe. Les deux autres aires de répartition connues étaient les provinces de l'est : Ratanakiri (réserve de Lomphat, le long de la rive gauche de la Sré Pok) et Mondolkiri. Le ko-prey est maintenant considéré comme éteint.

Ours malais. Il habite des zones de végétation assez denses, où il est assez commun. On le rencontre parfois en captivité chez les habitants, ou dans les assiettes des restaurants chinois de Phnom Penh car la plante de ses pattes est fort prisée.

Panthère et panthère nébuleuse. Comme pour le tigre, leur observation est difficile, mais il en est fréquemment fait état par les villageois. Pour son bonheur, la valeur commerciale de la panthère est inférieure à celle du tigre, le chasseur ne touchant " que " 90 $ par peau.

Rhinocéros de Java. Son aire de répartition se trouvait, il y a une dizaine d'années, le long de la frontière thaïlandaise, dans le massif des Cardamomes, et aux confins du Laos. Il a maintenant totalement disparu.

Sanglier. Moins abondant que les cervidés, il figure cependant souvent sur la carte de nombreux restaurants.

Tigre. Il est omniprésent au Cambodge, même si la faible densité de sa population et ses moeurs discrètes font qu'il n'est pas souvent observé. Il est fréquemment fait référence à son abattage et à la commercialisation de ses produits : peau, griffes, os, graisse, pénis. Sa protection passe en premier lieu par le contrôle de la commercialisation des sous-produits, et également de leur exportation. En effet, les prix actuellement pratiqués au Cambodge sont de 100 $/kg d'os (13 kg pour un tigre adulte) et de 500 $ pour la peau, soit un prix de vente global d'environ 2 000 $, dont 50 % pour le chasseur et 50 % pour le vendeur (qui transporte généralement les peaux jusqu'à Phnom Penh).

Autres espèces : le fameux quay, ou sao la. Cette antilope découverte en 1992 au Viêt-Nam, à proximité de la frontière cambodgienne, vit dans un biotope partagé entre les deux pays et pourrait être mise en évidence au Cambodge. Il est également possible que l'animal découvert au Viêt-Nam en 1994 et répertorié par le WWF sous le nom de muntjac géant soit présent au Cambodge.

N'oublions pas les crocodiles, qui n'existent plus guère que dans des fermes où ils sont élevés pour leur chair et leur peau. Les singes, autrefois abondants, ont bien pâti du goût prononcé qu'ont pour eux les Vietnamiens (qui ne peuvent s'empêcher de les mettre dans leur assiette...). Heureusement, on en voit encore en captivité, ce qui tend à prouver qu'ils n'ont pas tous été laqués...

Flore
La forêt cambodgienne
D'après les plus récentes études, la forêt couvrirait au Cambodge environ 10,5 millions d'hectares, soit 58 % du territoire. Les formations forestières les plus représentées sont les forêts sèches décidues et les forêts denses humides.

La forêt joue un rôle écologique très important : les arbres captent l'énergie solaire. Ainsi, ils stockent le dioxyde de carbone dans leur bois tout en rejetant de l'oxygène dans l'atmosphère que nous respirons. Le couvert forestier et les racines limitent l'érosion du sol. Ce dernier redistribue progressivement l'eau de pluie, ce qui évite les inondations et permet également d'avoir une eau de meilleure qualité.

Les forêts atténuent également les tempêtes. Les arbres qui aspirent l'eau du sol en relâchent une partie dans l'atmosphère, ce qui régule le régime des pluies. Les forêts ont également un rôle économique : elles sont exploitées pour leur bois utilisé comme matériau de construction et, dans de nombreux pays, pour le chauffage. Au Cambodge par exemple, plus de 95 % de la population utilise le bois pour la cuisson des aliments. D'autres produits de la forêt sont une source de nourriture (fruits, légumes, gibiers), alors que certaines plantes sont utilisées en médecine traditionnelle. La forêt au Cambodge revêt donc une importance vitale pour sa population, à 85 % rurale.

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